Corps subtil
Ce « corps subtil » est celui avec lequel nous vivons, celui qui nous forme et que nous formons à chaque instant. Le subtil, c’est la conscience. C’est-à-dire la conscience qui crée la conscience.
Le corps subtil est formé de l’univers, sans limite. Juste l’opposé du corps de l’individu. L’individu est fait d’histoires. L’individu est un labyrinthe ou une caverne, ou encore une illusion, selon son origine sur la planète. Ego et individu son ici synonymes, des costumes, des identifications nécessaires à ne pas confondre avec la réalité de ce que l’on est.
Le corps subtil, dans le texte des Upanishads, est composé de cinq gaines, matière inerte, énergie, joie, l’intelligence formée pas les organes des sens, le mental formé par les organes d’action.
Matière, énergie et joie sont les constituants du corps subtil. Cette joie, c’est la lumière, la vibration d’un son, une émotion ou la santé. L’ombre ou l’obscurité ne sont pas le contraire de la lumière. Le silence n’est pas absence de son. La tranquillité est émotion essentielle. La maladie ne s’oppose pas à la santé. La joie est le lien constant entre matières et énergies. Joie, énergie et matière sont les ingrédients de la vie vivante.
La vie apparait par les sens. Le toucher, l’odorat, le goût, l’ouïe et la vue forment l’intelligence. Les matières et les énergies perceptibles forment les sens, prolongent les sens. La conscience est sans séparation. Intelligence insaisissable.
Matières, énergies et joie forment l’action. L’action est mentale, elle est calcul. Une foule d’équations pour tenir debout, pour attraper une pomme. Le corps subtil est géométrie dans l’espace. Le mental calcule le plancher, les murs, le plafond, la porte, la table… et le chemin vers la pomme.
Le corps apparait d’un corps, issu d’un corps, formé dans un corps, de génération en génération… Continuité sans début ni fin, de mouvement d’énergies, de matières et de joies. Le sensible et l’action sont habités de mémoires. Mémoires du plancher, du plafond, des murs et de la porte. Mémoires des goûts, des touchers et des parfums. La conscience rencontre les mémoires qui se font passer pour conscience. Le mental construit l’égo. L’égo est une histoire, habité de mémoires, inconscientes de l’instant. Les mémoires ne contiennent aucune réalité. Seul le présent existe.
Subtilité des équilibres entre le sensible et le moteur, entre l’intelligence et l’action. La taille et la profondeur des oreilles, du nez, des yeux et des doigts déterminent des champs et des tendances. Le croisement des corps et les rencontres déterminent des champs et des conditions. Le corps construit ses prolongements, schémas des positions des portes et des planchers, des chemins et de la ville.
Corps subtils et impacts, la naissance a lieu dans un corps et dans des histoires. Souvent dans des histoires étroites, des planchers trop bas, des plafonds trop hauts et des portes grinçantes. La conscience rencontre les conditions inconscientes. Le mental domine le sensible. Les conditions impactent les organes biologiques et subtils. L’histoire devient carcan.
Le sensible est l’intelligence. La joie ne quitte pas la matière. Les sens respirent. La nature est continuité. Le corps subtil comme condensation de la nature. La lumière rencontre la vision. La vibration forme le toucher, le goût et le parfum. Les énergies du cosmos se manifestent et deviennent souffle, pulsation, mouvement et joie. Être, conscience sans début ni fin.
Référence : Le corps subtil est évoqué et défini dans la Taittiriya Upanishad.
Lien : Taittiriya Upanishad pour le troisième millénaire, Les lianes de la conscience.